Parles Dr Sébastien LIDY et Christelle CARON, formateurs à l’Institut d’Endobiogénie.
Le covid a cela de particulier qu’il provoque, outre des formes graves, des formes longues (covid long) et des formes présentant des séquelles (symptômes post-covid).
Nous allons essayer de comprendre ces différentes manifestations après avoir revu la gestion de l’immunité.
Le système immunitaire du point de vue endobiogénique
Le système immunitaire n’est pas considéré comme un régulateur du terrain en endobiogénie. Il est sous la dépendance des axes cataboliques : corticotrope et thyréotrope, et est calibré par le système neurovégétatif.
L’alpha sympathique stimule l’ATCH qui provoque une augmentation des récepteurs à l’histamine, active les éosinophiles et les basophiles, libère les lymphocytes T et stimule le cortisol. Ce dernier exerce un rétrocontrôle négatif sur ACTH, joue un rôle anti-inflammatoire et provoque l’apoptose ou la séquestration des éosinophiles et des basophiles. Il inhibe également les Lymphocytes T (LT).
Du côté de l’axe thyréotrope, l’alpha sympathique stimule la TRH, qui stimule la TSH et l’histamine. La TSH stimule la maturation des LT dans le thymus.
Les LT vont jouer, avec d’autres cellules immunitaires, un rôle dans le burst oxydatif auquel s’associe des dommages tissulaires secondaires. Le cortisol va inhiber l’histamine centrale et périphérique, stabiliser les mastocytes pour réduire leur dégranulation et diminuer la libération d’histamine et d’autres interleukines pro-inflammatoires, et ainsi diminuer et réguler les dommages tissulaires engendrés.
Les facteurs de gravité du Covid
Les facteurs fragilisant augmentant le risque de faire un covid grave sont l’âge et l’obésité en premier lieu. Viennent ensuite certaines mutations génétiques, une infection chronique de bas grade (EBV par exemple), des pathologies pulmonaires, cardiaques ou neurologiques, un trouble anxieux, une dépression ou encore un déficit ou une dysfonction immunitaire.
Le terrain pré-critique
D’un point de vue endobiogénique, plusieurs éléments du terrain précritique vont jouer un rôle sur le fait de présenter ou non une forme grave : les problématiques précritiques et leur prévention sont regroupés dans le tableau ci-dessous.
Le terrain critique
Figure 1 : Explications du terrain critique
(1) Aggravation de l’hyper-sympathisme par l’agression (+ aggravation de la tendance à la spasmophilie).
(2) Très forte augmentation du cortisol avec un rapport cortisol / CS > 4, tendance à bloquer l’activité des NK (immunité innée) essentielle pour cibler les cellules infectées de virus et les cellules tumorales. Augmentation de l’index d’adaptation-permissivité de la CS. Augmentation de l’activité globale de l’histamine, malgré un cortisol fort car sur un terrain de cortisol élevé en chronique, lors de l’adaptation : l’activité ACTH > cortisol.
(3) L’efficacité relative de la stimulation FSH sur la production d’œstrogènes est inversement proportionnée au taux de monocytes. Une insuffisante activité oestrogénique dans l’adaptation mène à un hyperfonctionnement de l’interleukine 1 sécrétée par les monocytes et macrophages.
(4) Augmentation de l’activité des PNN, des lymphocytes et de l’activité globale des cytokines pro-inflammatoires. Tendance à l’augmentation de l’index GT avec une forte demande métabolique initiée par les œstrogènes et suivie par une TSH et une thyroïde hyper-réactives en retour (TSHsg plutôt basse).
(5) Augmentation de l’activité de T3 pro-inflammatoire pour oxyder le glucose, augmenter l’absorption et la consommation d’oxygène et donc la production d’ATP.
(6) Relance TRH : libération d’histamine, augmentation du niveau général d’activité des cellules immunitaires, stimulation du pancréas endocrine pour l’insuline qui augmente l’activité du TNF-a via ses effets génomiques. L’hyperinsulinisme a un rôle pro-inflammatoire via l’action du TNF-a mais également par ses entrées de glucose qui peuvent mener à des glycosylations de protéines ou récepteurs inappropriées et aggraver d’autres désordres hyperglycémiques comme le diabète. L’index pro-inflammatoire sera donc élevé.
(7) Forte implication de la réponse émotionnelle à l’agression dans le processus d’adaptation.
(8) Le SGA augmente le niveau général du SNV et accentue la spasmophilie ce qui majore la congestion et aggrave le niveau général de l’inflammation.
(9) La finalité de cet ensemble hyper adaptatif mène à une hyper immunité inadaptée avec pour conséquences une explosion oxydative et une nocivité radicalaire élevée, voire dans certains cas un orage cytokinique incontrôlable.
Le post-Covid
Les symptômes post-covid sont en tous points similaires à ceux d’états post-infectieux. Nous retrouvons, entre autres : la fatigue chronique, des douleurs neuro-musculaires, des douleurs ostéo-articulaires, une inflammation chronique, un brouillard cérébral, une toux prolongée, des troubles intestinaux. Tout cela survient à la suite d’un état hyper adaptatif dans lequel les 2 axes cataboliques sont sur-sollicités avec pour conséquence un état hyper métabolique. Sur un terrain pro-inflammatoire cela peut aboutir à une réponse immunitaire démesurée et inadaptée qui tue l’ennemi avec une bombe cytokinique et radicalaire au lieu d’effectuer une frappe chirurgicale. L’après-guerre sera donc plus compliqué à gérer.
Notons que le tropisme du COVID s’oriente vers le système vasculaire et le tissu neurologique. Le système vasculaire dérive du feuillet embryonnaire mésodermique, régulé par le système gonadotrope. Le tissu neurologique dérive de l’ectoderme qui est sous influence du système thyréotrope. Cela peut aider à comprendre certaines manifestations symptomatiques en fonction des individus et de leur terrain.
Le Covid long
Il s’agit d’une affection active chronique avec une réponse hypo-adaptative au niveau thyroïdo-immunitaire. Les principaux déséquilibres sont thymo-thyroidiens, gonadotropes et émonctoriels.
Au niveau précritique, il existe une spasmophilie latente avec risque de congestion pancréatique, pulmonaire et splénique. Il y a aussi une possible congestion hépatorénale qui empêche la bonne adaptation, digestion et une bonne compétence immuno-métabolique.
Sur le plan thérapeutique
Bibliographie :
- An overview of the anti-SARS-CoV-2 properties of Artemisia annua, its antiviral action, protein-associated mechanisms, and repurposing for COVID-19 treatment, https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC8378675/
- Velthuis AJ, van den Worm SH, Sims AC, Baric RS, Snijder EJ, van Hemert MJ, Zn(2+) inhibits coronavirus and arterivirus RNA polymerase activity in vitro and zinc ionophores block the replication of these viruses in cell culture, PLoS Pathog., 2010 Nov 4; 6(11): e1001176. doi: 10.1371/journal.ppat.1001176. PMID 21079686
- Retallack H., Di Lullo E., Arias C., Knopp K.A., Laurie M.T., Sandoval-Espinosa C., Pollen A. A. (2016) Zika virus cell tropism in the developing human brain and inhibition by azithromycin, Proceedings of the National Academy of Sciences, 113(50), 14408-14413.
- Bosseboeuf E., Aubry M., Nhan T., Pina J., Rolain J., Raoult D., Musso D. (2018) Azithromycin Inhibits the Replication of Zika Virus, Journal of Antivirals & Antiretrovirals, 10. 10.4172/1948-5964.1000173.
- COVID-19: Long COVID and Post-COVID syndromes with discussion of results of a clinical study in hospitalized patients with COVID-19 March 13, 2021 Kamyar M. Hedayat, MD Chicago, Illinois, USA
- Cours de l’IEMPI sur « La physiologie intégrative de l’immunité », Octobre 2021
- Durrafour C., Lapraz J.C., Traité de Phytothérapie clinique – Médecin et endobiogénie, Masson, 2012, réédité en 2019
- Lapraz J.C., Carillon A., Plantes médicinales – Phytothérapie clinique intégrative et médecine endobiogénique, Lavoisier, 2017
- Aliot F., Dal Gobbo B., Endobiogénie et plante médicinale : du sens en physiologie à la pratique en phytothérapie, Elsevier Masson, 2020
La ville de Mexico a ajouté de la tisane médicinale au kit pour soigner les patients atteints de COVID-19
Le chef du Secrétariat de la santé de la capitale, Oliva López Arellano, a déclaré que cet ajout était une recommandation du domaine de la médecine intégrative du Ministère de la Santé du Mexique.
Les autorités de la capitale indiquent que la tisane est ajoutée à une trousse médicale que le gouvernement de Mexico livre aux patients atteints de COVID-19.
La tisane permettrait de renforcer la réponse immunitaire de l’organisme. Elle a été élaborée en utilisant une base de connaissance des plantes médicinales mexicaines.
Le kit est composé :
- d’un thermomètre numérique,
- d’un gel antibactérien, d’un masque buccal
- de paracétamol
- de la tisane de plantes médicinales
- d’un oxymètre pour vérifier les niveaux d’oxygène.
Une recommandation du domaine de la médecine intégrative du Ministère de la Santé du Mexique
En plus des unités de santé du Ministère de la santé du Mexique qui traitent de “diversité thérapeutique”, un groupe de scientifiques travaille sur la médecine clinique à base de plantes, l’homéopathie, l’apiculture.
Une tisane aux effets anti-inflammatoires
L’utilisation de cette tisane a été soumise aux autorités de la Commission fédérale pour la protection contre les risques sanitaires. Les autorités ont validé cette utilisation.
La tisane fait partie des ressources culturelles du pays et de la ville. Elle permet d’accroître la réponse anti-inflammatoire de l’organisme.
La préparation fait partie d’un ensemble d’éléments de phytothérapie clinique qui “est bien documentée” puisqu’il existe même un index de base des plantes médicinales mexicaines.
Le kit s'intègre dans un programme de détection et de protection des cas COVID-19
L’utilisation de cette tisane, présentée aux autorités du gouvernement mexicain, fait partie du programme de détection, et de protection des cas COVID-19. Ce programme vise à identifier les premiers cas susceptibles de devenir graves pour couper la chaîne des infections en les isolant.
Le chef du gouvernement de la capitale, Claudia Sheinbaum et le Recteur de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM), Enrique Graue, ont indiqué qu’une formation sera dispensée aux médecins des pharmacies de la ville pour détecter les cas de coronavirus.
Le séminaire débutera vendredi de manière virtuelle avec la participation de quelque 600 médecins généralistes.
Mardi, la ville de Mexico a enregistré un cumul de 38 117 infections et 4 821 décès. Le pays compte près de 155 000 cas et 18 310 décès.
Des kits, livrés au domicile des patients soupçonnés d'être porteurs du virus
Claudia Sheinbaum, a déclaré que le kit serait livré au domicile des patients soupçonnés d’être porteurs du virus ainsi qu’aux personnes ayant un risque élevé de contagion.
Cette opération vise à réduire la circulation du virus. “Ce que nous voulons, c’est que les personnes qui commencent à avoir ces symptômes restent chez eux pour protéger les autres », a déclaré Claudia Sheinbaum.
Texte extrait de cet article, publié le 18 juin 2020. Il concerne le travail auquel participe depuis 2009 le Dr Jean-Christophe Charrié, Président du Conseil Scientifique et formateur de l’IEMPI.
Une bourse pour se former à l'endobiogénie et être accompagné dans la mise en œuvre pratique
Les bourses prennent en charge 9 460€ du cout pédagogique total de l’enseignement (niveau 1 + niveau 2 + accompagnement à l’application clinique), soit plus de 80% du cout total de la formation.
La participation financière au cout pédagogique restant à la charge du boursier est de 2 220€ pour le suivi du cursus complet (niveau 1 + niveau 2+ accompagnement à l’application clinique).
Les bourses n’ouvrent pas droit à indemnisation de fermeture de cabinet.
Les frais de déplacement, d’hébergement, de restauration (hors midi) restent à la charge de l’apprenant.
Le suivi de la formation nécessite le paiement d’une adhésion annuelle à l’IEMPI de 93€/an qui est à la charge de l’apprenant.
Ces bourses sont accessibles aux publics suivants :
- Médecins généralistes français diplômés et thésés depuis moins de 5 ans, s’engageant à suivre la totalité de l’enseignement de physiologie intégrative et phytothérapie clinique (niveau 1 + niveau 2 + accompagnement à l’application clinique).
- Sélectionnés sur dossier (CV + lettre de motivation) puis entretien.
Comment candidater ?
Inscription sur sélection (dossier, lette de motivation et entretien avec la responsable pédagogique de la formation et la Directrice de l’Institut).
- Adresser CV, lettre de motivation et copie de diplômes à contact@iempi.fr.
- Compléter le lien de préinscription suivant : cliquer sur ce lien.
- L’Institut d’Endobiogénie vous recontactera pour un entretien de sélection si votre candidature est retenue
Pour plus d’information, contactez le : 07.84.51.80.97
Engagements du bénéficiaire de la bourse
L’immunité se fait lors d’une agression à la suite de la cascade d’événement : ADAPTATION, CONGESTION, INFLAMMATION, IMMUNITÉ.
Qu’est-ce que l’immunité ?
Le système qui gère l’immunité est un système biologique qui permet à l’organisme de se défendre des agressions. Il permet de reconnaître le soi et le non-soi.
Chez l’être humain :
- le soi est défini par le système HLA
- le non-soi c’est tout ce qui ne contient pas les récepteurs HLA et qui sont en contact avec les globules blancs.
Pour faire simple, si votre corps est un pays et que les cellules en sont les habitants, le HLA, c’est alors comme le passeport.
Les globules blancs sont comme des douaniers militaires. De ce fait, si vous passez un contrôle et le passeport est présenté, on vous laisse tranquille. En revanche, l’individu qui n’a pas de passeport est arrêté.
Ce type d’immunité est humoral, c’est-à-dire qu’elle se passe dans les liquides de l’organisme (sang, lymphe…). Son efficacité dépend donc de la congestion et du niveau physiologique de l’inflammation. Il lutte contre les virus et les bactéries qui y circulent.
Ce système de défense dépend surtout des lymphocyte B. Leur nom vient de la “Bourse de Fabricius”, un organe des oiseaux dans lequel les cellules B sont produites et arrivent à maturité.
Chez l’humain, la naissance et la maturation des lymphocytes B se fait dans la moelle osseuse (Bone, os en anglais).
Mais, puisqu’il y a des espions qui se mettent littéralement dans la peau des habitants du pays, il faut également un système plus perfectionné.
Les virus, des espions infiltrés
De la même manière que certains types de bactéries ou de parasites, les virus font aussi partie de ces espions.
Ceux de la famille du corona, rentrent dans une cellule et utilisent son usine métabolique pour produire des clones (se dupliquer). Ainsi, étant “dans la peau” d’un habitant, ils pourraient passer inaperçu.
Mais le système immunitaire a une parade !
Il possède en effet des douaniers bien particuliers qui gèrent ce que l’on appelle l’immunité cellulaire.
Ce sont un certain type de globule blanc : les Lymphocytes T (T pour Thymus car leur perfectionnement se fait dans le thymus) et les Lymphocytes NK (NK pour Naturals Killers).
Les Lymphocytes T (dit cytotoxiques) détruisent les cellules infectées par les virus.
Tandis que les NK s’occupent de cellules particulières dont les cellules cancéreuses selon un processus extrêmement complexe.
Un système doté d’une mémoire…
Le système immunitaire permet aussi d’enregistrer une mémoire immunitaire. C’est pourquoi il est possible de reconnaître un agresseur quand il se présente à nouveau face à l’organisme. Ainsi, ceux qui ont fait l’infection au corona cette année, ne devraient pas la refaire l’année prochaine. Ni les autres années d’ailleurs. Sauf si cette mémoire s’épuise dans le temps ou si le covid-19 a la bonne idée de muter et de changer d’apparence pour l’organisme.
Immunité : à quoi s’intéresser si l’on applique une approche systémique Endobiogénique ?
On va s’intéresser particulièrement :
- à l’état de congestion
- à la dynamique d’inflammation
- au fonctionnement de l’axe hormonale qui gère la thyroïde, le thymus, le SRE (système réticulo endothéliale)
- à celui de l’axe hormonale qui gère les glandes surrénales. Il est en effet le principal gestionnaire de la phase inflammatoire, indispensable à la mise en place des éléments de l’immunité.
- au fonctionnement de l’axe hormonale qui gère les gonades (ovaires, testicules) indispensable pour construire les éléments de l’immunité.
Par le Dr Jean-Christophe Charrié, le 10 avril 2020
Difficile au premier abord de voir la relation entre mastication et inflammation. Pourtant, en s’immergeant dans la physiologie, les liens se créent…
Suivez le guide!
L’inflammation est définie comme le système de défense de l’organisme face à un agresseur quelqu’il soit, et qui se manifeste par rougeur, chaleur, œdème, douleur.
C’est un ensemble de réactions complexes qui impliquent en réalité de nombreux systèmes (voir articles Dr Charrié congestion-inflammation).
Inflammation et système neurovégétatif
Le système neurovégétatif est en première ligne dans ce phénomène.
C’est lui qui, à la vitesse de l’électricité dans les nerfs, coordonne la réponse à la fois locale et globale, en central (système nerveux central) comme en périphérie (système nerveux périphérique).
Précieux pancréas
Le pancréas est un organe fondamental, puisqu’il est responsable de la disponibilité de l’énergie pour le corps.
Il fournit:
- les enzymes nécessaires à la digestion des nutriments dans le tube digestif.
- les hormones nécessaires à la régulation du sucre dans le sang : insuline et glucagon.
Il est particulièrement sous la dépendance du Système nerveux parasympathique, notamment du nerf vague ou pneumogastrique.
Il existe donc des liens fonctionnels majeurs entre inflammation, neurovégétatif et pancréas.
Mais la mastication dans tout ça?
En mâchant suffisamment, la stimulation du système parasympathique va activer la production de sécrétions dans les glandes salivaires : la salive ! C’est très similaire à ce qui se déroule dans le pancréas !
La parotide
La digestion commence dans la bouche. De plus, broyer finement les aliments imbibés de salive, va grandement faciliter le processus dans les autres parties du tube digestif. Le pancréas aura alors moins besoin de produire d’enzymes pour décomposer les aliments.
Il y aura donc moins besoin de stimulation parasympathique pour produire des sécrétions.
Il y aura donc moins d’inflammation locale et/ou globale.
Tout est lié et interdépendant.
Pour réduire l’inflammation pathologique, cela commence par bien mastiquer.
Par le Dr. Réda Bounab, le 4 avril 2020
Suite à diverses discussions et conseils que j’aperçois sur le Web, je dois en tant que médecin, vous apporter des précisions concernant les Huiles Essentielles.
Les Huiles Essentielles sont des produits très actifs et leur usage par voie générale ne devrait être utilisé que par des médecins ou des pharmaciens.
Je vois beaucoup trop de mauvais usages car une simple goutte est souvent beaucoup trop en usage interne.
C’est pourquoi nous, les médecins, dentistes et pharmaciens formés à la phytothérapie clinique intégrative, nous ne les prescrivons que diluées au 125ème et c’est la raison pour laquelle vous ne me verrez conseiller des HE en interne dans mes ouvrages ou mes conseils d’éducation à la santé que de façon exceptionnelle.
Attention aux recommandations des huiles essentielles
Pour un usage externe en inhalation ou en contact ce n’est pas pareil et il est facile de faire des recommandations grand public en ce sens.
Si vous souhaitez prendre des HE par voie interne et que vous n’avez pas de médecins qui vous en fait la prescription, alors allez voir le pharmacien, il a des spécialités prévues à cet effet avec des synergies le plus souvent intelligente, cela suffit amplement pour un conseil.
Par ailleurs, et pour prendre un exemple d’actualité et répondre aux confusions qui circulent, il ne faut pas confondre un anti-inflammatoire symptomatique (donc substitutif) avec une plante à activité anti-inflammatoire.
Usage de la plante en phytothérapie clinique intégrative
En phytothérapie clinique intégrative, l’usage de la plante – aux doses telles qu’on les préconise – a une action dite anti-inflammatoire car elles soutiennent l’organisme dans sa capacité de régulation de l’inflammation. Ce n’est qu’un soutien et non une substitution, donc les systèmes de régulation physiologique sont également efficaces.
Vous n’avez donc pas le même effet que lors d’un usage symptomatique.
Le tout est plus grand que la somme des parties
Enfin, il ne faut pas résumer les propriété d’une plante à ses seuls constituants et encore pire à un seul de ses constituants ce qui est bien trop souvent le cas.
La plante médicinale est un totum de molécules équilibrées par et pour le vivant.
Ce totum fait toute la différence.
Quelques exemples
Aussi, pour rester simple et donner un exemple, l’aspirine à forte dose est anti-inflammatoire et fait des ulcères à l’estomac ; la reine des près qui a une activité anti-inflammatoire contient un précurseur de l’aspirine et… cicatrise les ulcérations gastriques!
Ceci grâce à la synergie de ses composants.
L’achillée a des propriétés lutéotrope (progestérone) alors qu’aucun de ses constituants n’a de propriété lutéotrope, c’est le totum qui développe cette propriété. Et les exemples sont multiples.
Pour ceux qui veulent en savoir plus, je vous invite à lire l’ouvrage: PLANTES MÉDICINALES aux éditions LAVOISIER.
Par le Dr. Jean-Christophe Charrié, le 18 mars 2020
Argile et santé – Par Michel Rautureau – Maître de Conférences retraité, docteur d’état ès sciences physiques, HDR – Avec la collaboration du Docteur J.C. Charrié – Docteur en médecine, La Rochelle
Objectif du sujet présenté :
Les argiles forment une famille de minéraux silicatés qui semblent être bien connues par un très large public.
Cette connaissance est essentiellement due aux usages traditionnels dont l’origine remonte à la plus haute antiquité. Pour rester dans le domaine de la santé, il convient de reconnaître que de nombreux animaux se sont toujours rapprochés des zones contenant de l’argile et en ont tiré des bienfaits que les humains se sont rapidement et très durablement appropriés.
Le but de cette conférence
Le but de cette conférence était de présenter l’apport des sciences à l’exploitation patrimoniale de l’argile pour la santé courante mais aussi parfois dans le traitement d’états gravissimes pouvant sortir des domaines de possibilités de la médecine traditionnelle.
En dehors de l’aspect « santé », l’emploi des argiles entre dans de nombreuses applications dites « de bien-être » dont les résultats sont loin d’être négligeables pour que l’organisme puisse aborder dans de bonnes conditions des étapes pathologiques (ou non) de son existence.
Qu’est-ce que l’argile :
La formation de l’argile sur le plan géologique résulte de l’altération des roches silicatées lors des agressions météorologiques ou hydrologiques.
Les produits formés sont entraînés par ruissellement et viennent sédimenter dans les océans. Ils sont alors enfouis, subissent éventuellement une diagenèse et des transformations métamorphiques pour redonner des roches qui reviendront en surface dans un temps géologique, le cycle recommence alors.
Pour aller plus loin nous vous conseillons de consulter : Millot G., Pour la Science, Les argiles, 1979, 20,61-73.
Les altérations étant dépendantes des climats, la répartition planétaire des diverses argiles dépend des zones climatiques et on peut ainsi comprendre les divers usages qui en sont faits dans les zones équatoriales, tropicales ou tempérées de la planète.
Propriétés de l’argile
L’argile est un matériau minéral (constitué d’ions, jamais de carbone) dont les propriétés sont très particulières car il n’a pas de forme caractéristique visible à l’œil nu.
Le principal constat reconnu est sa capacité à se combiner à l’eau pour donner des pâtes plus ou moins fluides pouvant aller jusqu’à une véritable suspension.
Actuellement les propriétés de chacun de ces états sont assez bien modélisées par les scientifiques spécialistes des argiles, sans toutefois parvenir à maîtriser la modélisation des paramètres impliqués dans le passage d’un état à l’autre (solide compact, poudre, pâte, barbotine et suspension), d’où l’intérêt de ces études.
Le Kaolin
Nous n’avons pas traité de l’ensemble des connaissances minéralogiques des argiles (voir : « Minéralogie des argiles, Caillère S., Hénin S. & Rautureau M., Masson, 1982, 2 tomes) mais nous avons abordé la description des caractères argileux sur une espèce bien connue : le kaolin.
Le kaolin est une roche argileuse qui contient un minéral argileux nommé kaolinite. Celle-ci peut-être extraite et on l’utilise généralement sous forme de pâte contenant de l’eau. Lors de l’exposé nous avons projeté une image de microscopie électronique à balayage en montrant un aspect invisible à l’œil nu.
Rendre publiques les études scientifiques sur l’argile
En augmentant le grandissement nous avons montré la constitution cristallisée, puis la nature phylliteuse des cristallites (en feuillets) et enfin une vue à l’échelle des atomes montrant la convergence de l’expérience ultime de microscopie électronique en très haute résolution avec le modèle structural cristallochimique du minéral. L’intérêt était de faire parcourir au public toutes les échelles accessibles lors d’une étude scientifique complète (Universités d’Orléans, de Strasbourg et de Tokyo).
Utilisation des argiles :
L’utilisation des argiles ou plus précisément des terres argileuses est ancestral dans le monde vivant (animal ou végétal). Deux utilisations se distinguent : les soins de la peau et les soins gastro-intestinaux. Toute autre utilisation impliquant l’intérieur de l’organisme est strictement impossible.
Dans ce cadre nous avons évoqué les bains de boue, les implications dermatologiques ou cosmétiques ainsi que la géophagie avec l’exemple de la consommation de kaolin par les perroquets Aras en Amazonie, mais il en existe beaucoup d’autres.
L’emploi de l’argile la plus pure possible a été abordé dans le domaine des plaies infectieuses.
Il est en effet connu que l’application d’argile sur une plaie soit évite ou minimise l’infection, soit participe à la lutte contre les micro-organismes et permet d’obtenir une évolution des atteintes permettant aux praticiens médecins d’intervenir, soit des guérisons directes.
Nous avons donné deux exemples typiques : les escarres et les ulcères de Buruli
Ensuite, nous avons traité des aspects très importants de la réhydratation des organismes et de la géophagie (forme de PICA universellement répandu sous des aspects très varié).
Ce domaine relève de la propriété fondamentale des argiles de pouvoir fixer, par absorption ou par adsorption, une immense variété d’ions minéraux ou de molécules organiques qui peuvent, après fixation être restitués au milieu extérieur à l’argile.
Ainsi, une réhydratation lente et douce est possible grâce à l’argile qui a fixé de l’eau et devient disponible pour un organisme en état de déshydratation.
Par contre la géophagie consiste à consommer de l’argile (plus communément de la terre chez la plupart des populations concernées).
L’organisme se trouvant face à un apport d’ions ou de molécule peut y puiser des éléments utiles mais aussi malheureusement des éléments nocifs ; cette procédure devrait être sous contrôle médical, malheureusement elle ne l’est pas souvent.
En revanche, l’ingestion d’argile, contrôlée médicalement, se fait couramment pour soigner de nombreuses pathologies gastro-intestinales.
Par exemple des diarrhées et même des états infectieux beaucoup plus graves (choléra dans des situations géographiquement éloignées où les médicaments n’arrivent pas).
Ce sujet est développé dans la publication: ABC de l’argile, J.C. Charrié, éd. Granché, 2007).
Quelles sont les propriétés des argiles utiles pour ces applications :
Nous avons montré par la microscopie électronique la constitution fine des argiles, à savoir ce sont des phyllosilicates hydratés microcristallisés, la distance entre les feuillets étant située entre 7 et 12 angströms.
La cristallochimie précise l’organisation des atomes, ou plutôt ici des ions, constituant ces minéraux.
Il y a deux grands types de feuillets dont les modèles de structures cristallines (agencement des ions) sont données ci-dessous :
Nous avons vu que les argiles proviennent essentiellement de la destruction des roches silicatées.
Ce processus de dégradation précédant la genèse des argiles justifie que la plupart d’entre elles sont porteuses de nombreux défauts de substitution d’ions.
Il en résulte des déséquilibres de charges électriques qui sont compensés par des ions qui se logent dans l’espace interfoliaire, ils peuvent souvent être échangés.
Ce sont ces ions qui donnent des propriétés aux argiles : c’est la capacité d’échange ionique du minéral. On peut ainsi stabiliser des déséquilibres stomacaux acides par exemple.
En pédologie, c’est cette propriété d’absorption, d’adsorption et d’échange qui permet aux plantes de trouver les ions minéraux indispensables à leur croissance.
Un second processus exploitable réside dans la morphologie même des particules argileuses.
Étant microcristallisées, les argiles présentent une très forte surface spécifique (atteignant 845 m² par gramme pour une smectite du type montmorillonite).
Cette importante surface permet la fixation par adsorption d’ions ou de molécules. La fabrication de shampoings à l’argile exploite ce processus.
Enfin, un troisième processus exploite la forme elle-même des particules car la kaolinite est formée de particules de tailles inférieures à 2 micromètres (2 millièmes de millimètre).
À cette échelle, ces particules sont très rigides et leur finesse leur confère des propriétés coupantes. Par exemple il est possible de réaliser un gommage dermique en utilisant une pâte de kaolin.
Quelles sont les propriétés des argiles utiles pour ces applications :
Il ne faut pas considérer l’argile comme un produit universellement bénéfique.
Rappelons que les argiles sont des « phyllosilicates » et que parmi ces argiles il en existe de fibreuses qui sont extrêmement dangereuses. C’est le cas du chrysotile par exemple, qui est le composant majoritaire de l’amiante dont on connait à présent le caractère hautement cancérigène (mésothélione dans le cas de l’inhalation).
L’emploi de l’argile doit être contrôlé.
À titre d’exemple, il ne faut pas l’associer à la prise de médicaments : ceux-ci ont une forte chance d’être fixés par l’argile et deviennent alors inutiles.
De même l’emploi d’argile est fortement déconseillé avec l’ingestion simultanée d’huile car un très fort durcissement en masse du minéral risque de se produire (il y a d’ailleurs contradiction car le produit gras en général associé à une constipation et l’argile destinée à traiter une diarrhée).
La couleur de l’argile est un critère de commercialisation abusif. La couleur est due à la position des ions dans la structure mais la même couleur peut-être due à des structures différentes.
Il faut être prudent et ne pas considérer ce critère comme une certitude de propriété d’application.
La géophagie :
Il s’agit de la consommation de terre.
La propriété de plasticité à l’eau rend la terre argileuse apte à une consommation initialement consacrée à casser les douleurs de la faim.
L’usage s’est répandu de manger de la terre pour bénéficier de prétendus bienfaits.
Le nombre des justificatifs de la géophagie est immense. Cette pratique doit être considérée avec la plus grande prudence et en tout cas réservée à des cas de grandes difficultés (la faim ou la déshydratation par exemple).
Effectivement, de nombreux animaux pratiquent la géophagie, à l’exemple des perroquets cité ci-dessus.
L’avenir
Les études actuelles permettent de grands espoirs dans la connaissance des mécanismes de fonctionnement des argiles utilisées pour des soins de bien-être ou comme médications d’extractions naturelles.
Une difficulté réside dans les processus de formation géologique très lents à notre échelle humaine : ce sont donc de minéraux précieux dont il faut prendre garde aux utilisations peu utiles et abusives (par exemple fabriquer des litières pour les petits animaux de compagnie ce qui détruit à coup sûr des gisements précieux).
Une autre difficulté se trouve dans la méfiance des institutions conventionnelles.
L’argile est un matériau aux très nombreuses propriétés, très peu coûteux et de répartition quasi universelle.
Elle est donc destinée à devenir une ressource importante dans les actions sanitaires d’urgence et en situations difficiles et éloignées (rôle des ONG).
Bibliographie récente
- Argile ef santé, 2010, M. Rautureau, C. Gomes, N. Liewig et M. Katouzian-Safari, éd. Lavoisier, Paris (éditions médicales internationales)
- Clays and Health, properties and therapeutics uses, 2017, M. Rautureau, C. Gomes, N. Liewig et M. Katouzian-Safari, éd. Springer, New York
- Minéralogie des argiles, 1982, S. Caillère, S. Hénin, M. Rautureau, éd. Masson, Paris
Ces scientifiques ont suivi, entre mai 2009 et novembre 2016, près de 70 000 volontaires et observé un risque accru de cancer chez ceux qui ne consomment presque jamais des aliments issus de l’agriculture biologique.
Des chercheurs français ont observés une diminution de 25% du risque de cancer chez les consommateurs réguliers d’aliments issus de l’agriculture biologique selon une étude menée sur un échantillon de plus de 68 000 personnes publiée lundi 22 octobre 2018 dans la revue médicale américaine JAMA Internal Medicine (en anglais). De quoi faire du bio l’ingrédient miracle pour la lutte contre les cancers ? Il est un peu tôt pour le dire. Explications.