Pourquoi et comment faire monter notre vitamine D naturellement ?
Par le Dr. Gauthier Desmarchelier
En ces temps d’angoisse sur le coronavirus il est important de rappeler les facultés extraordinaires qu’a votre corps à combattre les infections.
C’est votre système immunitaire qui se chargera de ce travail.
Il existe des moyens naturels pour l’aider.
La lumière naturelle est l’un de ces moyens.
Le fait d’exposer, régulièrement vos yeux et votre peau au soleil permet en effet à vos cellules de fabriquer des hormones que votre corps va intégrer dans sa régulation dont la fameuse vitamine D.
Ces hormones en outre facilitent les échanges entre votre peau et vos cellules immunitaires, diminuent la douleur et boostent votre moral.
La vitamine D est une hormone régulatrice du Calcium. Elle s’inscrit dans l’axe Thyréotrope de l’endobiogénie qui est un axe de la régulation catabolique, immunitaire et osseuse.
Classiquement la carence en vitamine D est rattachée à l’axe somatotrope car elle conduit à des problèmes osseux comme le rachitisme ou l’ostéoporose.
Maintenant on sait que la vitamine D joue un rôle important dans l’immunité.
Comment s’exposer ?
Premièrement, le plus régulièrement possible. Car c’est cette régularité qui permet à votre peau de faire fonctionner les programmes de vos cellules.
Deuxièmement, le plus tôt possible, dès l’aube, dès le printemps, afin de préparer votre peau à recevoir le soleil du midi et de l’été.
Troisièmement, si vous n’avez pas pris l’habitude de vous exposer auparavant, augmentez graduellement votre temps d’exposition pour éviter les coups de soleil. Faites des pauses à l’ombre ou portez des vêtements amples.
Pour commencer progressivement et a minima : au printemps sortez bras nu et portez un gilet. Dès que le soleil est là, enlevez votre gilet facilement nouable sur votre taille et exposez-vous au soleil pendant votre sortie. Si la fraîcheur reviens recouvrez-vous rapidement avec votre gilet, ou après votre footing pour ne pas attraper « un coup de froid ».
Dans le plein été exposez-vous le matin avant 11 heures ou l’après-midi à partir de 17 heures les jours de plein soleil. Adaptez-vous en fonction du contexte, nuage, bord de mer, lac ou glacier.
Dans la grande exposition évitez les crèmes solaires qui perturbent votre axe corticotrope, allez à l’ombre ou portez des vêtements amples.
Exposez préférentiellement les bras, les jambes et le dos ce sont les peaux les moins fragiles.
Compter au minimum 20 minutes d’exposition tous les jours de l’année pour une surface des mains et deux avant-bras (évitez de compter le visage).
Donc les jours ou vous n’avez pas les 20 minutes il faut rattraper le lendemain. Soit doublez la surface d’exposition, soit doublez le temps d’exposition. Et comme il y a plein de jour en hivers ou l’on n’a pas les 20 minutes il faut rattraper dès le printemps.
Et enfin : hydratez-vous.
Si vous n’avez pas accès à un jardin, vous pouvez cependant ouvrir vos fenêtres et repenser vos activités quotidiennes en fonction de ce paramètre. Profitez de votre heure de sortie quotidienne pour exposer le plus de peau possible.
Bien entendu que par temps nuageux, vous fabriquerez moins de vitamine D mais l’ exposition reste bénéfique pour préparer les beaux jours.
Compléments de vitamine D : Fausse assurance ?
Comme beaucoup, peut-être pensez-vous être à l’abri d’une carence parce que vous vous supplémentez déjà en vitamine D.
Point trop n’en faut. Un complément n’est pas l’équivalent d’une exposition cutanée car la peau produit une myriade d’autres stéroïdes qu’on ne trouve pas en gouttes.
Par ailleurs, vous risquez de perturber vos récepteurs hormonaux, les rendant inopérants au moment où vous en aurez besoin – c’est ce que l’on appelle la tachyphylaxie. En revanche en cas d’infection débutante il pourrait être utile d’activer ces récepteurs en augmentant les doses. Certains réanimateurs préconisent 1000 à 4000UI/j.
Prométhée ou Tantale ?
Rien ne saurait remplacer le soleil. Toutes nos cellules en dépendent.
La lumière naturelle est au cœur de notre architecture métabolique. Elle régule en effet la moitié de notre activité cérébrale par les câblages neuronaux, les neuromédiateurs et les hormones hypothalamiques.
L’astre solaire a sculpté nos gènes pendant les milliards d’années de l’évolution.
La majorité de nos gènes est régulée par une horloge cellulaire sous le contrôle de notre horloge biologique centrale. Cette horloge ne dépend que de notre respect du rythme circadien.
La Nature n’avait pas prévu que des bipèdes à gros cerveau seraient suffisamment intelligents pour maîtriser l’électricité. Mais suffisamment crédules pour s’habituer à croire que la lumière qui sort de l’ampoule soit la même que celle qui tombe sur terre. Ni suffisamment stupides pour s’éclairer en pleine nuit et s’exposer à vivre 2 journées par 24 heures.
La Nature n’avait pas prévu que Prométhée contrôlerait un jour l’électricité. Que l’humanité s’habituerait à l’illusion d’un jour artificialisé. Qu’elle abolirait la nuit.
Il n’y a pas de plan B inscrit dans notre génome.
Toute usurpation de ce programme fondamental entraîne à plus ou moins brève échéance des déséquilibres épigénétiques.
La lumière électrique perturbe notre axe corticotrope. S’ensuivent les déséquilibres précritiques de nos axes hormonaux donc de notre endobiogénie puis les maladies de civilisation que nous connaissons.
Ainsi, suivre le rythme solaire reste la meilleure prévention des maladies cardiaques, métaboliques, osseuses, cancéreuses, neurodégénératives et immunitaires.
Simple à comprendre, difficile à appliquer ?
Pour avoir prescrit depuis une décennie ce “traitement” naturel, je sais qu’il est efficace. Mais je sais à quel point « la pilule » est difficile à avaler. Je connais bien les réticences et les contre-arguments. Cela parait déconcertant et compliqué à mettre en œuvre. Cela semble encore plus difficile en ces temps de confinement.
Jamais pourtant cela n’a été aussi important.
Presque toutes les maladies considérées actuellement comme facteur de risque de Covid-19 sont des pathologies de carence en lumière naturelle ou d’excès de lumière artificielle.
Les études le montrent depuis janvier 2020 ; la carence en vitamine D a depuis été citée par plusieurs chercheurs comme élément pronostique.
Si l’épidémie devait durer, ceux qui ont le meilleur taux de vitamine D endogène seront ceux qui auront le moins de complications.
On commence à parler de déconfinement sélectif. Il me parait important que ce paramètre biologique majeur soit pris en compte pour protéger la population et les patients à risque.
Votre médecin peut faire doser votre taux de vitamine D. Mais votre médecin formé à l’endobiogénie intègrent votre contexte et votre examen clinique pour proposer les meilleures options thérapeutiques.
Pas de panique, les bouleversements actuels peuvent-être propices à la réflexion et à inciter chacun à adopter de bonnes habitudes. Libre à chacun de réfléchir aux solutions qui s’appliquent à son contexte.
Respectez votre nature, la Nature vous le rendra.
Le 1 mai 2020