Alimentation et inflammation riment bien plus que cela…
Par le Dr. Céline Talleux
L’inflammation est un des processus physiologiques d’adaptation nous permettant de répondre à une agression extérieure virale par exemple.
Favoriser une inflammation adaptée ?
L’inflammation doit être adaptée en intensité à l’attaque extérieure. Suffisante mais pas trop ! Si elle bascule dans l’excès, elle devient pathologique et crée plus de dégâts que de bénéfices …
Afin de favoriser une inflammation adaptée, avez-vous pensé à revisiter l’équilibre en acide gras de votre assiette ?
Les acide gras polyinsaturés
Les acides gras polyinsaturés à 20 atomes de carbone sont les précurseurs des molécules de l’inflammation : les fameuses prostaglandines. Citons l’acide arachidonique pour la série oméga 6 et l’EPA (acide eicosapentaenoique) pour la série des oméga 3.
L’intensité de la réponse inflammatoire est, entre autre, dépendante de la nature et de la proportion de ces prostaglandines.
Ainsi les prostaglandines PG2 issues de l’acide Arachidonique auront une action inflammatoire beaucoup plus puissante que les PG3 issus de l’EPA (acide eicosapentaenoique).
Plus l’on consomme d’oméga 3, plus la réaction inflammatoire est équilibrée
Les acides gras polyinsaturés précurseurs sont logés dans nos membranes et sont en lien direct avec notre alimentation.
Plus l’on consomme de source d’oméga 3 plus notre réaction inflammatoire est équilibrée.
Inversement, vigilance sur les sources d’acide arachidonique issues des graisses animales (viande, charcuterie, beurre, fromages, produits laitiers…). Elles donneront bien plus d’intensité aux réactions inflammatoires par excès de prostaglandine PG2.
L’idéal serait un rapport alimentaire AA/EPA de 1 à 5…
Alors que l’on constate des valeurs de 20 à 50 dans les populations occidentales aujourd’hui. Cette évolution dans la consommation des graisses est en lien aux propositions de l’industrie agro alimentaire. Elle est en effet à l’origine d’inflammations chroniques et de la genèse de nombreuses pathologies de notre société.
Comprenez bien que les oméga 3 ne présentent pas de propriété anti-inflammatoire pharmacologique. Ils NORMALISENT la réaction inflammatoire en diminuant l’intensité d’action des PG2.
Les sources alimentaires d’EPA sont les poissons gras, le krill et le phytoplanctones
Saumon, thon, hareng, maquereau, sardine, anchois… Néanmoins les poissons d’élevage ne contiendront pas les mêmes quantités d’EPA que les poissons sauvages. Et il faut également tenir compte de la contamination possible aux métaux lourds. Puisque les gros poissons de « fin de chaîne » en contiennent plus. Privilégiez donc les petits poissons gras.
Les oméga 3 présents dans les huiles de table comme l’huile de lin, cameline, noix, colza ou olive
Ils vous apporteront certes l’acide alpha linolénique. Cependant votre foie devra le transformer difficilement en EPA par différentes étapes enzymatiques. Ces enzymes, les delta 6 désaturases et les élongases, nécessitent pour leur fonctionnement un statut idéal en micro nutriments. Comme par exemple en magnésium, zinc, vitamine B6, B3, A, C, E, et donc une alimentation équilibrée.
D’autre part, les capacités de ces enzymes sont inhibées par des facteurs comme le diabète, l’hyperglycémie, le stress, l’hyperinsulinisme. Mais aussi par les infections virales, les candidoses, l’hyperthyroïdie, l’alcool et le vieillissement !
L’usage de compléments alimentaires
Dans certains cas l’usage des compléments alimentaires d’huile de poissons gras, de Krill ou d’origine végétale (Fucus Vesiculeux) de bonne qualité peut être approprié. Ceci aidera à équilibrer la réaction inflammatoire. Néanmoins il faudra quelques semaines de complémentation avant de normaliser le rapport AA/EPA dans vos membranes.
Le 20 avril 2020